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e AU xvm SIÈCLE i8r passait au Théâtre. Aussi, une active correspondance fut- elle échangée entre Collot-d'Herbois et M. Tolozan de Montfort : « Nous avons beaucoup de malades et d'embarras... » écrivait le co- directeur (8 mai 1787). « Le chapitre des accidents se multiplie de ma- nière à me désespérer. Voilà plus d'un mois que chaque jour amène un événement fâcheux, et cela deux minutes avant de faire l'annonce... (14 juin). » L'acteur Lécuyer s'était enfui à Mâcon ; le directeur de- mandait les ordres nécessaires pour le faire ramener à Lyon en vertu de son engagement (5 décembre). Il entrait dans les plus menus détails de coulisses, une contestation entre MUe Sainte-Marie et M1!c Olier, l'opportunité de remplacer pour un rôle - telle actrice par telle autre (23 octobre)... Voici, à titre de curiosité, la plus intéressante des lettres de Collot-d'Herbois qui ont été conservées aux archives de la ville : « Lyon, le 31 décembre 1787. « Monsieur, « J'ai fait annoncer hier, pour aujourd'huy, le Mariage d'Antonio. Messieurs Saint-Robert, Simon, Guilleminot, Lamanière (1), et ma- dame Girardin étant indisposés, c'est le seul opéra que je pouvois don- ner. Il ne l'a pas été depuis longtemps, il fait plaisir, et on y entend madame Darboville. » « Je consultai, avant d'annoncer, Mlle Sainte-Marie ; elle parut con- tente de jouer le rôle à 'Antonio, qui lui fait honneur. » a. M1!= Sainte-Marie jouoit Nina, et essuyât (sic) hier du désagrément en sortantdu Théâtre. Pendant son rôle, elle fit dire qu'elle ne joue- roitpas aujourd'huy dans le Mariage d'Antonio annoncé ; elle m'envoya chercher, après la pièce de Nina, pour me le répéter ; je vins dans sa loge. » « Elle étoit mécontente, chagrine; je la consolai. Elle étoit fatiguée ; (1) Lamanière, musicien, compositeur, de l'Académie de Lyon, mort le 28 juin 1808. V. Bulletin de Lyon du 2 juil. suiv.