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l8o LE THÉÂTRE A LYON dramatique, était parvenu à s'introduire dans la meilleure société par son esprit, par son prestige de bon acteur, par un certain art de tourner un couplet ou de lancer un ma- drigal. Sa situation d'homme marié et la modération apparente de son caractère achevèrent de gagner les suffrages et le fi- rent désigner pour la direction, avec un traitement fixe de 6,000 livres, non compris son intérêt dans l'entreprise et un logement au Théâtre ( i ) . Dès le début de son administration, Collot d'Herbois prit à cœur ses fonctions et s'en acquitta avec un zèle de néophyte. Comme il écrivait facilement, il écrivait beau- coup : tantôt au secrétaire du commandement pour procu- rer des loges à de grands personnages, tantôt à des direc- teurs de troupes foraines pour les autoriser à donner des représentations (2). Puis, le directeur du spectacle était tenu de présenter, tous les lundis, au commandant de la ville le répertoire des pièces qu'on devait jouer pendant la semaine, et de mettre cet officier au courant de ce qui se (1) Le privilège nominal des spectacles de Lyon appartenait à un sieur René Lecomte, « bourgeois de Paris, » comme il est dit dans un acte d'engagement, in-4 0 , aux armes du duc de Villeroy, qui est con- servé aux archives de la Ville. Collot-d'Herbois y est désigné comme « directeur préposé et intéressé dans ladite entreprise, faisant tant en son nom qu'en celui de la dame d'Herbois, son épouse (29 août 1787)... » Les blancs sont remplis de la main de Collot-d'Herbois lui-même. (2) Archiv. mss., 8 mai 1787 : Lettre au secrétaire du commande- ment, pour obtenir une loge de première, pendant quelques jours, pour le duc de Sorentino et une dame du même rang. — Même date : Let- tre à M. de Saint-Amand, directeur du spectacle d'Auxerre, pour l'au- toriser à faire jouer une troupe d'enfants dans la salle d'Arnaud, rue des Deux-Angles, à Saint-Clair. Le directeur « des spectacles » donnait et retirait les permissions aux directeurs des spectacles forains et de variétés, et touchait une rétribu- tion sur leurs recettes.