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DANS LE FOREZ ET LE LYONNAIS 169 une tempête; car au moment de notre départ, la rougeur du soleil annonçait une pluie prochaine. Pourtant, il ne com- mença à pleuvoir que lorsque nous arrivâmes à i'Ar- bresk (1), petite ville située dans une vallée, à quatre milles de Tarare. A notre entrée dans la ville, les hôteliers nous engageaient vivement à nous arrêter; mais nous avions hâte d'arriver à Lyon d'une seule traite. En sortant de PArbresle, nous quittons le fond de la val- lée, pour gravir, pendant assez longtemps, une route ardue, aux pavés glissants (2). La pluie nous cachait le sommet des montagnes et nous avions à lutter contre le vent et la grêle, en lançant nos chevaux au galop, ventre à terre. La tem- pête était si violente que nous craignions véritablement d'être emportés par le vent, dans les nuages épais qui se traînaient sur les hauteurs, pour aller retomber quelque part, comme de la pluie. Notre conducteur lui-même, qui connaissait parfaitement cette route, était demeuré en ar- rière, presque suffoqué par le vent. Nous parvenons ainsi au village de la Tour (3), situé à (1) L'Arbresle est déjà désigné, comme station sur la route de Paris à Lyon, dans le compte des dépenses faites par la députation envoyée, en 1345, au roi de France, par Humbert II, dauphin de Viennois : « Die lunas sequentis in prandio apud Ahrellam, V. s. tornois. » (De Valbonnais. Mémoires pour servir à l'histoire du Dauphiné sous les dauphins de la maison de la Tour du Pin, p. 567.) (2) En quittant l'Arbresle, la route ancienne s'écartait considérable- ment de la route actuelle. Après avoir franchi la Brevenne, elle s'éle- vait presque directement sur la hauteur; puis laissant à une assez faible distance, à droite, le village d'Eveux, elle traversait le hameau du Poteau, d'où elle descendait au pont Buvet, après lequel la route moderne lui emprunte de nouveau son parcours. (3) La Tour de Salvagny, village du canton de l'Arbresle (Rhône). C'était autrefois le premier relai de poste sur la route du Bourbonnais.