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DANS LE FOREZ ET LE LYONNAIS 165 Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, et vice-roi de Piémont, la suivait aussi, quand il vint mourir, en 1543, (nouveau style), d'un accès de goutte, dans le bourg de Saint-Symphorien-de-Lay (1). Enfin, quarante ans après Golnitz, c'était par cette même route, que Madame de Grignan se rendait de Lyon à Paris, en traversant la mon- tagne de Tarare, au grand effroi de sa mère (2). cosse le veint rencontrer à la Chappelle, entre Tarare et St-Symphorien au Lyonnois, et là lui demanda l'une de ses filles en mariage (De Serres. Inventaire de France, t. 3, p. 996). (1) « Le sieur de Langey..,.. pour la débilité de ses membres (car il étoit perclus à cause de longs travaux), avecques le congé du Roy, partit de Turin en une litière, pour venir devers luy, auquel il désiroit avant que mourir déclarer beaucoup de choses pour son service , mais il ne luy fut possible d'y parvenir; car le neufiesme jour de janvier mil cinq cent quarante deux, il trépassa à Saint Saphorin sur le mont Tarare, au grand regret de plusieurs gens de bien, de sçavoir et d'expérience (Mèm. de Martin du Bellay, 1. IX). — Guillaume du Bellay fut inhumé dans la cathédrale du Mans, où son tombeau fut découvert en 1863, dans la partie du transsept actuellement réuni au chœur. (V. Congrès archèohg. de France 30e session, p. 395). (2) Le 25 février 1671, Madame de Sévigné écrivait à sa fille: « J'ai transi de vous voir passer de nuit cette montagne (de Tarare), « que l'on ne passe jamais qu'entre deux soleils et en litière... M. de « Coulanges avoit mandé au Secrétaire de M. Du Gué qu'on envoyât « une litière à Rouane ; si vous aviez écrit un mot du jour que vous « croyiez arriver, vous l'auriez trouvée infailliblement. » En 1711, il fut fait sur cette route, par l'ingénieur Deville, des travaux importants, qui rendirent bien plus facile la traversée de la montagne. Aussi Arthur Young, qui y passa le 30 décembre 1789, écrit-il dans son Voyage en France : « La montagne de Tarare est moins formidable en réalité qu'on veut bien le dire. » Mais, sous le premier empire, cette route fut reconstruite entièrement sur les flancs de la montagne, et l'an- tique voie du moyen-âge, dont la largeur est considérable et qui n'est suivie que par les voyageurs à pied, subsiste, en quelque sorte, comme un monument archéologique et un témoignage de la science des ingé- nieurs d'autrefois.