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94 LE THÉÂTRE A LYON de taille moyenne, avec le teint brun, les cheveux noirs et crépus, le regard inquiet ; du reste, il était doué d'un assez beau visage et d'un organe sonore (« une grande force de poumons, » dit encore Mme Roland). Ces qualités physiques jointes à un vrai talent d'acteur lui conquirent bien vite la sympathie du public lyonnais, devant lequel il remplit avec succès l'emploi des grands premiers rôles comiques ( i ) . Il faut rejeter comme inexacte l'assertion, généralement admise et reproduite par tous les biographes, d'après laquelle Collot d'Herbois aurait été sifflé au théâtre de Lyon et « aurait plus tard fait payer cher à cette malheureuse ville un. acte de justice réclamé parle bon goût (2) » Le lecteur verra plus loin quelle est la source de cette erreur si accréditée et sur quelles preuves s'appuie l'opinion contraire. On n'aurait pas souffert longtemps un premier rôle sif- flé, dans « une des troupes les mieux composées qu'il y eût en province, avec un spectacle tous les jours, et qui embrassait tous les genres, depuis le grand opéra jusqu'aux pièces des boulevards, depuis la tragédie jusqu'aux ballets-pantomimes,, et des assemblées nombreuses et brillantes (3). » En 1783, « plusieurs circonstances contribuèrent ^embel- lir h spectacle. » L'archiduc et l'archiduchesse de Milan l'honorèrent de leur présence. Lemierre, Mercier, de Piis (1) On lit dans la Petite chronique : « 10 mai 1782. — Collot d'Her- bois, nouvel acteur dans les grands rôles comiques, continue à faire plaisir (Rev. du Lyonnais, 2= série, t. XIX, p. 461). » — Dans une lettre adressée aux auteurs du Journal de Paris et insérée dans le n° du 13 oc- tobre 1782, CoUot d'Herbois prend le titre de premier acteur au théâtre de Lyon. (2) Sic, Biogr. univers, de Michaud, Nouvelle Biogr. gêner. (Didot), etc., etc. (5) Journal de Lyon ou annonces et variétés littéraires, pour servir de suite aux Affiches de Lyon, par Mathon de La Cour, 8 janvier 1783,