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ENCORE L'ESTÉREL 471 fatalement; ruais cela s'explique par la dilatation de l'air très-échauffé qui produit le vide et attire tout ce qui l'entoure ; il faut avoir assisté à cet horrible spectacle pour s'en faire une idée ; pas de description possible. Une singularité qui frappe l'œil du touriste parvenu au sommet du Vinaigre, c'est la différence des teintes qui en colorent la crête. Au sud et à l'ouest, ce sont les ro- chers rouges dans toute leur féroce crudité, caractéri- sant ces élancements ignés qui ont surgi du milieu du chaos. Au nord et à l'est, les mousses et les lichens se sont emparés de ces surfaces et les ont gracieusement enluminées des verts les plus tendres et des nuances les plus variées. Cette apparition dans les teintes est surtout remarquable, lorsque le regard prend en écharpe, du côté de la transition, ces masses amoncelées qui semblent n'attendre que le moment propice pour rouler au fond des vallées sur lesquelles surplombent vos regards. Du haut du Vinaigre,au sud,du côté de lamer,les beaux rochers du Cap-Roux se découpent en rouge de sang sur la Méditerranée qui, semblable à du saphir liquide, perd peu à peu sa crudité et finit par confondre son pâle hori- zon avec celui du ciel. Plus au levant Cannes la coquette, dont 1 es pieds parais- sent se reposer sur un lit de sable fin semé de groupes de pins parasols. Au nord les Alpes neigeuses qui terminent l'horizon et au-dessous ces vertes montagnes abritant de nombreuses petites villes telles que Fuyun, Cuchon, Montouroux, Galliau et autres qui semblent se blottir à leurs pieds pour profiter de ce beau soleil de Provence qui en hiver couvre de fleurs les champs de ces heureux pays. A l'ouest Fréjus que la mer a délaissé, et plus à l'horizon le groupe pittoresque des montagnes des Maures, nids d'aigles et de forbans qui au temps des Sarrasins leur ser-