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                       LE THÉÂTRE A LYON                       419

terminera probablement ainsi sa malheureuse carrière. Tel
on a vu Bélisaire demandant l'aumône ; ou plutôt, tel le
roi de Syracuse devint maître d'école (Mém. secr. 2 juin
1768). »

   La redoutable concurrence que leur faisait le vra
théâtre n'arrêtait point la verve des bons religieux.
Jaloux des lauriers du père Folard, le père Georges
Vionnet (1) avait fait jouer le 28 mai 1747, Xerxès,
tragédie en cinq actes et en vers. Dix ans après, en
plein dix-huitième siècle, pendant le carnaval de 1757,
les capucins du Grand-Couvent ne se firent pas scru-
pule de jouer, trois jours de suite, les Fourberies de
Scapin, sur un théâtre dressé au fond de leur bibliothè-
que, en présence de leurs confrères du Petit-Forez et
d'un grand nombre de leurs pénitents qu'ils avaient
invités à ce spectacle. Voici un couplet que rapporte
l'abbé de La Tour, dans ses Réflexions morales, politi-
ques et littéraires sur le théâtre et qui pourrait bien
appartenir à une chanson faite à l'occasion de ces re-
présentations :
               Nous jouons des comédies
               Dans l'enclos de nos maisons,
               Et même des tragédies
               Mieux que Molière et Baron.
               Je brille dans le tragique,
               Frère Duc dans le comique.
               Veut-on de bons arlequins ?
               Que l'on vienne aux Capucins (2).


   (1) George Vionnet, jésuite, professeur de rhétorique au collège
de la Trinité, né le 31 janvier 1712, mort le 31 décembre 1754.
  (2) Noua, ecclés. du 7 août 1787 ; Arch. du Rhône, tom. XIII,
p. 348 ; Lyon anc. et mod. loo. citât.