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NOTICE SUR PAUL EYMARD 379 la duchesse de Berry, le comte de Chambord remon- ter sur le trône. Les saint-simoniens annonçaient une croyance nouvelle, les phalanstériens répandaient leurs écrits dans les foules. Cabet, Fourier,Proudon promet- taient aux pauvres gens une ère de félicité et de bonheur; les républicains de toutes les nuances,depuis les républi- quistes, suivant la spirituelle classification d'Alexandre Dumas, jusqu'aux républiqueurs, assaillaient la royauté, et,avecou sans les socialistes de toute école, sapaient le trône mal assis des Orléans. La société se sentait ébran- lée par ces divisions intestines. La Gazette de Lyon, entre les mains des hommes d'au- trefois, cherchait à retenir l'équipage que le Précurseur, rédigé par des hommes jeunes et ardents, lançait rapide- ment en avant ; quelques esprits intelligents, conserva- teurs, mais de leur temps, amis d'un pouvoir ferme mais tempéré par la loi, jugèrent alors opportun de se grouper pour faire triompher la modération de leurs idées, et, pour avoir un organe à leur convenance, créèrent le Courrier de Lyon, dont le premier numéro parut le 1er mars 1832. Paul Eymard fut l'un des fondateurs du nouveau jour- nal et un de ses plus actifs collaborateurs. Les questions commerciales, les tarifs, le protectorat, le libre échange, les nouvelles importantes des pays étrangers révélaient, par la manière dont elles étaient traitées, un homme honnête, libre et compétent. Ses voyages le mettaient à même de tout voir, sa vive intelligence, son expérience, sa facilité de rédaction lui permettaient de bien décrire ce qu'il avait si bien vu. Outre la Belgique et l'Angleterre, il avait souvent visité l'Algérie, au ciel si éclatant. Frappé des avanta- ges que pouvait offrir notre nouvelle colonie, épris de