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372 LE THÉÂTRE A LVON pouvait être douteux, Soufflot exerçait alors son art à Lyon, où des travaux remarquables avaient déjà jeté les fondements de la réputation qui devait bientôt le faire appeler à Paris (1). C'est à cet artiste que la ville confia oette importante construction ; il reçut six mille livres * pour ses plans et frais de dessinature, » Les dessins furent achevés en quelques mois et la pose de la première pierre eut lieu le 17 octobre 1754 ^2). Voltaire vint à Lyon avec Mme Denis, le 15 novembre suivant. Il assista sans doute au spectacle; son opinion sur notre théâtre serait précieuse à retenir ; mais on n'en trouve aucun vestige dans sa correspondance.D'ail- leurs, le roi du siècle ne passa que trois semaines à Lyon; mal accueilli par le cardinal-archevêque de ïencin, il quitta cette ville le 9 décembre (3). EMMANUEL VINGTRINIER. (A suivre.) (1) Soufflot construisit la façade monumentale de l'Hôtel-Dieu, fit le plan de l'église des Chartreux et bâtit le Temple des.protestants sur l'emplacement de la Loge du Change. Personne n'ignore que c'est à lui que Paris doit son église Sainte-Geneviève. (2) Glerjon, Histoire de Lyon, t, VI, p. 348 et suiv. — Lyon ancien et mod. —Archives du Rhône, t. YII, p. 319. —La jolie salle de Soufflot ne devait pas avoir une longue durée ; son existence ne dépassa pas 71 ans. Lorsqu'on la démolit, le 22 février 1828, on trouva dans les fondations de la façade neuf pièces de monnaie à l'effigie de Louis XV et une inscription gravée sur une plaque de cuivre et attestant que la première pierre avait été posée, le 17 octobre 1754, par le duc de Villeroy et par les prévôts et échevins de la ville. (3) Petite chron. lyonn.loc cit. t. IV, p. 422. — Pierre Guérin de Tenein, néà Grenoble en .1630, succéda à Mgr de Rochebonne comme archevêque de Lyon en 1740 et mourut le 2 mars 1758.