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354 LES MANUSCRITS des premiers évêques de Lyon, (Agobard, Rémy, Amolon), et de ce Leidrade qui fut un des bibliothécaires de Charle- magne. Nous nous bornons à dire que la Bibliothèque de la ville de Lyon contient treize manuscrits en lettres onciales, dont aucun n'avait été annoncé comme tel par Delandine : ce nombre est très-considérable, et il n'y a pas beaucoup de collections en Europe qui puissent en compter davantage (1) « Un de ces manuscrits, qui est un psautier, nous a paru très-ancien. Ce qui nous l'a fait penser, c'est que, dès le VHP siècle, le vélin avait été corrodé par l'encre. En effet, les mots devenus illisibles par suite de cette action corrosive Remigii episcopi. » Ce dernier manuscrit a été écrit par le prêtre Martin. « Martinus prœsbister scripsit. » Tous les historiens lyonnais s'accordent à dire que l'église Saint- Etienne a été fondée avant la fin du VI siècle par saint Aubin ou Albin, archevêque de Lyon. Cette petite église était située à côté de l'église cathédrale et a été démolie par la Révolution ainsi que celle de Sainte-Croix qui y touchait. C'est une perte pour l'art. Colonia prétend qu'elle fut éngée par saint Patient, et fut une chapelle royale des rois bourguignons, vandales. Leidrade y transporta de Saint-Nizier qui était, sous le vocable des Saints Apôtres, son siège épiscopal. Un siècle après Saint-Jean reçut ce siège. Cette église fut, à l'origine, un simple baptistère. Au reste, nous saurons bientôt son histoire vraie. M. Bégule va publier prochainement une splendide monographie de ce monument. Du reste, nous aurons bientôt de bien intéressantes notes sur cette formule ex eoto. M. Léopold Delislese propose, m'a-t-il dit, de trai- ter la question de cette formule inscrite en tête de différents volumes du moyen-âge. M. Libri, en citant cet ex eoto, ne nous fournit-jl pas lui-même la preuve qu'il a vu et tenu notre manuscrit 54? Et comme il faisait une étude spéciale des manuscrit en lettres onciales,X'occasion l'aura tenté. Du reste, si ce n'est pas lui q u i a soustrait les cahiers que possède lord Asburnham, il n'a pu, en aucun cas,, en ignorer l'origine. Le vol est constant, mais il nous reste à rechercher maintenant si nos fragments ont été achetés par le célèbre amateur anglais à la vente Libri ou directement de ce dernier. (I) La bibliothèque de Troy es en possède plus de vingt qui ont paru à M. Libri antérieurs à la mort de Charlemagne. Le plus ancien serait le Liber pastoralis de saint Grégoire le Grand qui avait ap-