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                 DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LTON                   343 •

   sieurs pages de ces manuscrits. Dès après son retour à Paris,
   il a bien voulu me mander, le i 7 octobre dernier :
      « Sans avoir eu le temps de vérifier et de compléter mes
  notes, je puis vous dire que les fragments formant la pre-
  mière partie de votre ma. 54 sont du plus haut intérêt ; je
  crois être en mesure d'établir :
      « 1" Qu'ils renferment la version italique d'une grande par-
  tie de la Genèse, de VExode et du Deuléronome ;
      « 2" Que le complément de ce ms. c'est à dire les cahiers
  qui en ont été enlevés, forment aujourd'hui le n* 6 du fonds
  Libri de la collection Ashburnham.
     « J'espère apporter la preuve mathématique de ces deux
 points et faire adopter la dénomination de Codex lugdunen-
 sis, pour désigner, non-seulement la partie du manuscrit
 qui vous est restée, mais encore celle qui est allée s'échouer
 en Angleterre...»
     Cette démonstration si importante n'a pas demandé un
 long temps à un savant comme M. Léopold Delisle, et dès
 le 25 du même mois, il m'a mandé qu'il venait, la veille, de
lire sa notice à l'Académie des inscriptions, et ajoutait, avec
 une grâce parfaite qu'il m'envoyait son manuscrit, «pour m'en
 donner la primeur.» Je ne dirai pas avec quel intérêt j'ai lu
cette importante étude et quel prix y ont attaché plusieurs
érudits auxquels je me suis permis de la communiquer ;
mais nous avons pensé que nous ne devions pas seuls avoir .
cette bonne fortune; j'ai donc prié M. Léopold Delisle de
vouloir bien m'autoriser à lui donner une plus grande pu-
blicité, en l'insérant dans la Revue du Lyonnais, dont M.
Vingtrinier s'était empressé de m'ouvrir les portes à deux
battants. M. Léopold Delisle s'est rendu à notre prière, me
permettant même de ne donner que des extraits de son tra-
vail ; mais je me suis senti incapable d'une aussi mauvaise
action dont le monde savant m'eût fait un crime. C'est donc
intégralement que je donne ici l'œuvre de l'éminent Direc-
teur de la Bibliothèque nationale, sans lequel nous n'eussions
peut-être jamais connu le trésor que Lyon possède.
     Quelle gra titude la Ville ne lui devra-t-elle pas !