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                DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON                  325

 ses amis. « De nos chambres, on jouit de la vue admirable
 du fleuve qui coule avec tant de rapidité qu'on entend d'ici le
 bruit des flots. Que de fois, en me promenant sur la terrasse,
les regards fixés sur la chaîne des Alpes, je'_ m'imaginais que
l'Italie, nourrice du talent et des arts, que Rome, mère du
 Christianisme, que la maison de nos Pères, que notre Col-
lège étaient là sous mes yeux. »
   Il se rappelle aussi ces lignes de M. Péricaud, l'un de nos
plus érudits bibliothécaires : « Au-delà des longues sinuosi-
tés du fleuve et d'une plaine immense de verdure, s'étend
un vaste horizon terminé par la chaîne des Alpes et la haute
sommité du Mont-Blanc. Ce magnifique paysage, loin d'être
un objet de distraction, est plutôt un soulagement pour les
yeux du lecteur. »
   Ce même érudit est alléché aussi par les chiffres donnés
par M. Monfalcon, un jour de rêverie, sans doute, lorsqu'il
disait dans sa volumineuse Histoire de Lyon: « Il n'est peut-
être aucune bibliothèque publique, à Paris et en Europe, où
on apporte autant de soins qu'on le fait à Lyon, pour servir
les intérêts des Lettres. Malgré l'insuffisance de son budget,
le Bibliothécaire de la Ville fait l'acquisition des ouvages des
écrivains de premier ordre, au jour même où ils paraissent ;
les collections, maintenant au grand complet, les livres et
les manuscrits sont communiqués au public avec autant
d'empressement que de promptitude, au moyen des catalo-
gues les mieux tenus qu'on puisse trouver nulle part. Cette
bibliothèque compte, en 1866, environ 150,000 volumes et
2,000 manuscrits. »
   Sur la foi de ces descriptions et de ces chiffres, qui ne se
hâterait de voir un établissement que la nature, les arts et
la sollicitude incessante de ses conservateurs ont porté au
comble de la perfection? Mais, hélas, on a parfois dans la
vie de cruelles déceptions. Les monts neigeux des Alpes, la
plaine verdoyante que traversait le Rhône impétueux, sur
 lesquels le lecteur fatigué aimait à reposer sa vue, ont dis-
  paru derrière de longues lignes de ruches humaines dans