page suivante »
L'INTERMÉDIAIRE LYONNAIS 315 Pourquoi ne pas ouvrir une page à la fin de chaque l i - vraison, consacrée aux questions à poser aux abonnés et aux réponses qu'ils pourraient y faire ? Questions et réponses, cela va sans dire, concerne- raient exclusivement l'histoire de Lyon, et constitue- raient, pour le présent et pour l'avenir, une mine précieu- se de renseignements et de discussions, sinon toujours de solutions irréfragables. Cela dit, je repasse au Vieux-Neuf, à propos d'un pont sus- pendu dont il a été fort question à Lyon, il y a encore quel- ques années. Il s'agissait d'un pont suspendu sur la Saône qui devait réunir, à l'imitation des ponts célèbres de Fribourg, Fourvières et les Chartreux. Mais un projet primitif moins gigantesque, mais néanmoins resté à l'état de projet, avait été caressé par un artiste de Lyon, il y a un peu plus d'un siècle. Je laisse la parole à M. Ed. Fournier. (Loc. cit. t 1. p. 68). « Vers 1757, un peintre lyonnais — nous n'avons pu retrou- ver son nom malgré toutes nos. recherches — s'avisa, un jour que l'ouvrage chômait pour sa palette, de tracer le projet d'un pont en fer d'une seule arche. Il aurait eu en longueur deux cent cinquante quatre pieds; en largeur dix-huit pieds six pouces. L'inventeur le destinait à tenir la place aujourd'hui occupée à Lyon par le pont Saint-Vincent. Les calculs et devis furent dressés, soumis à qui de droit, mais non exécutés. Destin ordinaire des premières idées! . . . Le peintre lyonnais en fut donc pour ses magnifiques plans. Ils dormaient depuis longtemps dans ses cartons? quand un ingénieur anglais, passant par Lyon, entendit par- ler du projet avorté. Il s'entendit avec le peintre ingénieur, lui donna quelques guinées de ses papiers, et, retourné à Londres, se mit en hâte à montrer ses plans, à les proclamer les plus beaux du monde. Il trouva des admirateurs, et, ce qui vaut mieux, des action- naires. L'argent arriva, tant et si bien que le pont rêvé, créé par le Français, était devenu, en 1793, un beau pont anglais,