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280            JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS

de sortir, la prenant toujours pour une catin, dont il ne
fut désabusé que lorsqu'il la vit entrer dans un équipage
drapé, et on dit même que pour lors l'exempt lui fît des
excuses, à peu près semblables à celles delà comédie où
Pasquin dit: « Je vous demande pardon des coups de
bâton que je vous ai donnés ».
   Enfin la catastrophe de ceci a été que M. Caze a reçu
ordre de se défaire de sa charge, malgré les sollicitations
et le crédit que l'on a employé pour détourner ce coup.
    La sœur de l'héroïne de cette histoire vient d'épouser
 M. Raquier, conseiller au Parlement : ce mariage s'est
 fait aussi d'une façon assez singulière.
    Son père vint la prendre dans un couvent dont elle
 n'était point sortie depuis l'âge de 7 ans. Il la mena sou-
 per chez un de ses amis, et au sortir du souper, il lui dit
 qu'il l'avait mariée et qu'elle allait épouser ; son prétendu
 avait aussi soupe d'un autre côté, et en sortant de table
 il dit qu'il allait se marier : on crut qu'il plaisantait, mais
 la chose se vérifia le lendemain : les deux époux eurent
 leurs premières entrevues à l'Eglise : celui de Madame de
  Vavray avait été fait dans le même goût : la raison de ce
  mystère vient de ce qu'on a voulu cacher le mariage à la
  mère de la jeune fille qui est séparée de son mari (1 ).


                                                  (A suivre).




   (1) Madame Hatte était des plus galantes : son mari avait dû se
 séparer d'elle, mais se consolait largement de ses infortunes con-
 jugales.