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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 273 dissements, La Balicourt (1) en est malade à la mort etDu- fresne ne veut pas jouer dans les pièces où elle paraît. Vous savez sans doute que ce comédien vient de faire un mariage illustre dans sa famille ; il n'avait des amours de Mademoiselle de Seine qu'une fille unique que M. le duc deNevers élevait conjointement avec Mademoiselle Qui- nault, dont il est depuis si longtemps amoureux. Cette jeune enfant vient d'être mariée à un jeune homme de Nevers nommé de Maux à qui M. le duc de Nevers a donné la lieutenance de son bailliage pour dot et 20,000 écus comptant. La cérémonie de l'hyménéeaeu lieu avec éclat il y a deux-jours à Saint-Sulpice : M. le prince Charles, M. de Livry y ont été avec de magnifiques cortèges et M. de Nevers ne s'est pas contenté d'y assister et d'en faire les premiers honneurs, mais il a engagé toute sa famille à honorer cette cérémonie de leur présence. On parle aussi beaucoup du mariage de Mademoiselle Quoniam, cette galante héroïne, avec M. de Landivizio le fils, mais on n'en a pas encore été aussi surpris que de celui de Madame Hariagues avec le précepteur de ses fils. Madame Hariagues était veuve du trésorier de M. le duc d'Orléans et jouissait de 200,000 livres de rente et par dessus tout, de la plus haute dévotion. Elle demanda à M. Rolin, le fameux Rolin, un précepteur pour ses en- fants, et M. Rolin lui en donna un qu'il lui assure être , un prodige de savoir et de sainteté. Il a su en effet si bien jouer le rôle de Tartuffe auprès d'elle, qu'elle l'a épousé et l'a avantagé de 100,000 écus. (1) Thérèse de Balicourt, débuta en 1727, retirée en 1738.