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266 LE THÉÂTRE A. LYON Des réjouissances extraordinaires eurent lieu en sep- tembre 1725pour le mariage du roi, et, quatre ans après, à l'occasion de la naissance du Dauphin, dont la nour- rice était de Lyon (1). Ces fêtes qui attirèrent des étrangers eurent sans doute un écho sur notre scène ; mais le spectacle était surtout au dehors. C'était le temps des feux d'artifice sur l'eau et des illuminations ; dans le grand monde, on étalait les splendeurs de la pyrotechnie comme une mode et un luxe de bon ton ; dans le peuple qui est toujours passionné pour les fêtes, on en délirait. La ville fit alors des profusions de fusées et des excès de lampions. Le Jubilé de 1727 succéda aux réjouissances nationa- les. Le théUre fut fermé rigoureusement pendant toute la durée de ce deuil religieux, et mademoiselle Desma- rets, devenue seule directrice du spectacle, reçut, à ce titre, du consulat une indemnité de cinq mille livres (2). L'année suivante, les représentations reprirent leur cours ; mais la salle du Gouvernement redevint, une seconde fois, la proie des flammes. Le consulat crut devoir choisir un autre local. On comprend qu'au milieu de tant d'épreuves, notre scène ne pouvait avoir dans ce temps-là ni le confortable ni les artistes distingués qu'elle posséda plus tard. Comédiens et directeurs vivaient au jour le jour; c'est avec des prodiges de courage qu'ils parvenaient à soute- nir leur entreprise, la subvention était dérisoire et la générosité de quelques amateurs ne produisait que des sommes relativement minimes. Il est curieux de connaî- tre l'impression qu'une femme du monde avait gardée (4) Petite chronique lyonnaise, eod. loco p 362. (3) Petite chronique lyonnaise, eod. l o c , p . 1S6. — eod. loco.