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PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS 255 Ce culte, je n'ai pas besoin de le nommer. M. Desor l'a laissé entrevoir dans sa Notice, et répondant à M. Fai- san, le 28 janvier dernier, il lui disait : « Vous avez lu entre les lignes de ma notice; ces pratiques sont écho d'un ancien culte du Phallus.» Ainsi donc ces pierres informes ont parlé là où l'histoire se taisait, suivant l'expression de M. Desor, et nous savons maintenant que le culte de la nature formait l'un des dogmes de la religion des peu- plades immenses qui ont débordé un jour, de l'extrême Orient, sur nos contrées occidentales et qui ont écrit aussi dans tout le nord de l'Europe, sur les blocs à écuelles, le souvenir de leur passage. III M. Desor, après avoir passé en revue tous les monu- ments à écuelles jalonnés depuis le fond des Indes jusque dans les Pyrénées, et constaté leur similitude absolue sous tous les rapports, en est arrivé nécessairement à > se de- mander à quel âge appartiennent ces monuments. « Nous arrivons, dit-il, à cette conclusion que l'intro- duction des mégalithes en Europe, le façonnement des rochers et des blocs erratiques, avec leurs écuelles et leurs signes archaïques, ainsi que les pratiques et les supersti- tions qui s'y rattachent, remontent à une même époque, à l'époque de la Pierre Polie. Par conséquent, s'il est entendu que cette conformité d'usage chez les popula- tions des diverses parties de l'Europe, suppose un lien ethnographique, peut-être une origine commune, le même raisonnement doit s'appliquer partout où nous retrouverons les mêmes pratiques et les mêmes éléments de civilisation. « Ceux-ci seraient le patrimoine d'une même race, et comme on ne peut g*uère admettre qu'ils se soient ré- pandus d'Europe en Orient, il s'ensuit naturellement que c'est dans l'Inde que doit être placé le point de départ.