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                      UNE BEMME MURÉE                      209

 archer, un de ceux qui jadis sauvèrent Robert. Le bohé-
 mien avait pris l'honnête archer à la gorge, et allait le
 percer de sa dague, lorsque le prétendu pèlerin le saisit,
 le renverse, lui reprend l'objet qu'il a dérobé et le jette
tout meurtri et hors d'état de revenir à la charge, à la
porte de la salle où les compagnons du misérable s'em-
pressent de le rejoindre.
    Mais comment peindre l'étonnement et la reconnais-
sance de l'archer à la vue de son libérateur ? « Vous ici,
Robert, dit-il ; en tout cas, sans vous je ne sais pas ce
qui serait advenu...
    — Je suis heureux d'à", oir pu vous être utile à mon
tour, dit Robert ; mais maintenant je n'ai plus qu'à dis-
paraître...
   Pendant ce temps, les archers s'emparent de trois
bohémiens qui sont liéi, garrottés et jetés dans les ca-
chots.
   Mais le soir approchait. Déjà les cloches de la paroisse
de Saint-Ennemond jetaient dans les airs leurs notes
joyeuses. On se hâta de réparer le désordre que les va-
gabonds avaient fait dans le château ; chacun reprend son
poste. Le faux pèlerin se cache, et attend la nuit pour
regagner la Savoie.
    Gabrielle se place dans la cour, les gens d'armes
entrent les premiers, ils se rangent sur quatre rangs,
puis les vassaux, les pages et varlets ; puis enfin le
seigneur de Mornieux, monté sur un superbe andalou.
Emma s'avance sur une blanche haquenée entre lui et
 son père. Les perles roses de son teint s'étaient effacées ;
blanche comme un lis, elle en avait la pudique beauté.
Nombre de gentilshommes viennent ensuite. Gaspard
descend la jeune comtesse qu'il présente à la foule qui
répète avec bonheur ce cri si doux de Noël 1 Noël !
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