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               PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS                     175

plantent la croix pour la faire profiter du respect et des
idées religieuses attachées à ce lieu.
   Plus près de nous, dans la vallée de Y Emblavés, dans
la Haute-Loire, se rencontrent aussi des pierres à bassins
que M. Aymard, vice-président de la Société académique
du Puy, a étudiées avec un soin et un savoir remar-
quables : à ces pierres se rattachent aussi des légendes,
et M. Aymard s'est plu à les recueillir. « Si on interroge
les paysans, dit-il, les uns répondent que leurs ancêtres,
au temps où ils étaient sauvages, cuisinaient dans ces
vases. » D'autres racontent une merveilleuse légende :
Saint Martin, disent-il, patron de Rosières, vint un jour
visiter le sommet de la montagne. L'enceinte des trois
pierres fut le lieu de son ermitage. La longue anfractuo-
sité et les cavités de la plus grande ne sont autre que sa
vaisselle, la crémalière, le chaudron, la marmite, la cas-
serolle et l'écuelle. Persécuté par le démon, le saint g-ravit
avec son chien la seconde partie du rocher, et y laissant
l'empreinte de ses pieds, franchit d'un saut un immense
espace. Le lieu de Claudette, qu'il atteignit au bas du-
mont Chauvin, (Jupiter ou Joupiter par métaplasme de
Jou-pater) et près des caves des Sarrasins, a gardé sur Je
 rocher deux marques profondes : l'une du pied de son
 cheval, l'autre de la patte du chien, et en témoignage de
dévotion on y porte les enfants infirmes de bas âge. De
là, le saint, poursuivi encore par son opiniâtre ennemi,
franchit d'un autre saut une deuxième partie très-vaste
 de la vallée et parvint à Rosières où, après avoir expulsé
les lutins des villages voisins, il mourut en paix (1). »


  (1) M. Aymard cite aussi un autre monument auquel se rattache
une légende qu'il cite, et qui explique très-probablement la lutte du
christianisme contre de superstitieuses croyances et sans doute aussi
la destruction d'un monument du culte druidique. Voici cette.lé-
gende : « Un effroyable serpent ravageait le p a y s , son corps, depuis
le ruisseau de Rodez qui coule au bas de la colline, entourait de ses