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174 P I E R R E S A ÉGUELLES ET A BASSINS quaternaire, elles sont presque toujours brutes et pré- sentent rarement quelque chose qai les distingue des autres pierres éparses sur VEspiaup. Il en est beaucoup parmi elles qui passeraient inaperçues de l'observateur, si les traditions locales et la vénération des habitants ne les signalaient à son attention. Dans la profonde vallée de Labroust, creusée au cœur de la chaîne des Pyrénées, loin de tous les courants civi- lisateurs, les superstitions des âges évanouis se sont maintenues avec une énergie telle, que dans plusieurs villages, notamment à Poubeau, à Porlet, h Jurvieille, elles se mêlent intimement, dans l'esprit des habitants, aux croyances du catholicisme. En vain les prêtres les com- battent ; ils n'ont pas encore réussi à les extirper de tous les cœurs. En vain ils font détruire secrètement les pierres, vestiges de ce pag-anisme persistant, et surtout celles près desquelles se donnent rendez-vous les jeunes gens des deux sexes ; les habitants, lorsqu'ils surprennent les ouvriers, s'ameutent, s'insurgent et empêchent l'œuvre de destruction. Quand on a pu l'accomplir sans éveiller leur attention, ils rassemblent les débris, les remettent à leur place et continuent de les entourer de vénération. Il faut dissiper au loin les fragments de la pierre sacrée, pour voir cesser le culte dont elle est l'objet. L'endroit où elle s'élevait demeure sacré, et quelquefois les prêtées y Génies cédèrent la place aux Saints, une concession de tolérance ou de nécessité rappela plus d'une fois les anciens Dieux. (Voir Notice de M. Bulliot, d'Autun, sur le culte des eaux.) Aux environs deLuxeuil,le dieu Luxoviusprésidait à ses thermales; dans les environs s'étendaient d é v a s t e s forêts qui furent longtemps le théâtre du druidisme. « Ibi imaginum lapidearum densitas, vioina saltus densabat quas cultu miserabili rituque proiano vetusta p a g a - norum tempora honorabant. » (Vite S. Comlumbani, note de M . Aymard).