Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
154              ANECDOTES HISTORIQUES

l'amuseront toujours. Il est de mode aujourd'hui de
comparer entre elles les diverses formes sous lesquel-
les ces contes ont successivement été répandus. Nous
signalerons ici l'aventure de Perrette et du pot-au-lait.
Elle est fort bien racontée par notre auteur; et le rêve
de la jeune servante se termine très à propos par la
chute de son pot, comme elle pousse, en songeant, son
futur cheval aux cris de Io ! Io ! (p. 226).
   L'éditeur s'est efforcé d'indiquer la bibliographie de
la plupart de ces contes.
   Le véritable intérêt du recueil d'Etienne de Bour-
bon n'est cependant pas encore là. Ce qui le rendra vrai-
ment précieux, c'est l'immense variété de renseigne-
ments qu'il nous donne sur la vie privée en France au.
moyen-âge. Ils sont charmants, la plupart de ces
traits au moyen desquels le prédicateur s'efforçait
d'attirer et de retenir le public ; et l'on conçoit sans
peine leur succès. Ils .nous initient à merveille aux
mœurs de l'époque.
   Ici, c'est un pauvre clerc mort en état de péché. Il
allait être perdu ; mais la Sainte-Vierge, se rappelant
son zèle à bien dire ses Heures et surtout son attention
à bien peindre dans les manuscrits (p. 119) le nom de
Marie, lui obtient sa grâce. Ailleurs, c'est un homme
en état d'ivresse que sa femme fait conduire comme
moine dans le prochain monastère (p. 395).
   Plusieurs traits sont dirigés contre ceux qui négli-
gent le prêche. D'autres vantent, au contraire, les pro-
fits que procure l'assiduité au sermon. C'est une fem-
me infirme qui fait porter son lit sur la place publique
pour y entendre un prédicateur renommé et à laquelle
son zélé vaut sa guérison (p. 74). Ou bien ce sont de
riches et nobles dames qui, déguisées en mendiantes,