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150 NOTICE SUR PHILIPPE THIERRIAT l'empire et il fut destitué. Puis ses opinions furent mieux connues ; on sut qu'il n'était pas l'homme d'un parti et on lui permit de faire valoir ses droits à la retraite. Comp- tant alors vingt-cinq ans de bons et loyaux services dans l'administration municipale, il fut simplement remercié; mais son cœur fut brisé, car il se sentait encore assez de force et d'énergie pour se rendre utile à sa ville natale qu'il aimait avec tant de tendresse et un si profond dé- vouement . L'administration des hospices lui ouvrit alors ses bu- reaux et il éprouva une grande consolation en retrou- vant un emploi qui occupait son intelligence et son éner- gie, tout en lui laissant des loisirs qu'il consacrait à ses études bien-aimées. Horace avait remplacé Homère. L'élégant favori d'Au- guste avait succédé au vieux mendiant de Smyrne. Phi- lippe Thierriat venait de terminer la traduction des Odes du célèbre poète latin lorsque la mort l'enleva à sa fa- mille. Nous ne possédons ses œuvres si précieuses que manuscrites seulement. N'est-il pas triste, en vérité, que l'auteur n'ait pu voir leur succès dans le monde? Sa main s'est glacée en leur donnant la dernière touche ; sas yeux se sont fermés en écrivant leur dernier feuillet. C'est nous, ses enfants, qui accueillerons les orphelines et pieusement leur donneront abri jusqu'à ce que la fortune nous ait assez souri pour ouvrir les portes du monde à nos chères protégées. Philippe Thierriat s'est éteint le 16 décembre 1876, en- touré de sa famille en pleurs, rendant à Dieu sa belle âme, sans crainte et sans regret, comparaissant devant le juge suprême sans effroi, car il pouvait lui offrir une vie rem- plie d'une somme égale de bonnes œuvres et de vertus. La veille de sa mort, il avait demandé à son médecin