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128                DE ROANNE A LA PRUGNE

couronnent le sommet d'une fortification gauloise, mais
les morceaux de tuiles creuses, épaisses, de poteries, indi-
queraient une réoccupation après le Xe siècle, au moyen-
âge. C'était un fief possédé, comme presque tout le pays,
par l'abbaye de Cusset, mais le château ne fut jamais
rebâti.                                ,
   Encore la filoche du chimiste pleine ! Ouf ! Qu'il fait
chaud et soif ; descendons à la Burnolle.
   Nous entrons dans une riche maison, le sol .est par-
queté de dalles brutes, mais le plafond lambrissé de
bacon, avec des jambons, des andouilles aux solives ;
par l'étroite fenêtre, la lumière éclaire une p>ompe de la
Saint-Jean, gâteau rustique ; la bertole de lait est sur la
table, on aligne les écuelles.
   Quel nom champêtre: levillagede la Barnolle.Il désigne
un panier rond sans anse avec une étroite bouchure pour
ranger les noix et les noisettes. Comme cet osier tressé
par brins arrondis, le village cache ses maisons au rond
d'une goutte qui descend des hauteurs de l'Assise, sous
les grands bois, ouverte seulement au soleil, le vent s:y
engouffre rarement en tempête, le séjour est tranquille,
ombreux et frais.
   Les habitants indépendants s'enorgueillissent de leurs
arbres, de leurs prés ; pensez donc, ils attèlent cinq
paires (1).
  Ils ont beaucoup de traditions et d'histoires :
   Les Maniants et les Maniés, deux de nos villages, se
faisaient la guerre au vieux temps, à feu et à sang, les
maisons flambaient, les moissons étaient ravagées, il n'est
plus rien resté que des bruyères. Les Maniés n'ont pas


 (1) Cinq paires de bœufs, locution abrégée.