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       CAHIER DES DOLÉANCES Dïï TIERS ÉTAT DE LYON     103

naire, qui rjevend, le plus souvent au propriétaire qu'il
a dépouillé, le droit d'exploiter sa propre carrière; c'est
 à cet abus que nous devons le renchérissement du char-
bon de terre dans nos provinces, où la rareté du bois à
brûler se fait sentir depuis longtemps.
   Nous demandons que le tirage des milices soit aboli,
ou au moins qu'il soit libre à tous habitants, sujets à
la milice, de racheter, par une -redevance modique, la
délivrance du tirage; la somme de ces redevances réu-
nies, peut fournir aux. frais des enrôlements volontaires,
et ce moyen simple conserverait à l'agriculture des bras
utiles et des moeurs.
   Que les chemins vicinaux soient entretenus, et d'une
largeur suffisante, pour permettre la libre circulation
des denrées.
   Que le commerce des grains et des bestiaux ne soit
jamais gêné par des lois prohibitives, et que leur libre
circulation, même la sortie du royaume, ne puisse être
interrompue, que momentanément et à la demande des
états provinciaux^ lorsque l'on pourra craindre la trop
grande diminution de la masse des subsistances ou des
bestiaux.
   Nous demandons enfin que les biens communaux res-
tent en nature aux communautés, qui seront autorisées
à faire rentrer, dans leurs mains, ceux aliénés ou usur-
pés, quelque longue que puisse être la possession des
détenteurs desdis biens.
   Le commerce non moins entravé que l'agriculture,
a droit à la même liberté. Nous demandons pour lui
l'abolition de tous les péages, sauf à indemniser les
propriétaires, sous la déduction des charges imposées à
ces droits onéreux ; la suppression de tous les privilèges
 et des messageries; la destruction des droits de marque




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