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CNE FEMME MURÉE 51 père Athanase, les mains levées au ciel, se disposait à remplir sa terrible mission. Restée seule, Gabrielle osa lui dire: Laisserez-vous s'accomplir cet acte de barbarie ? — Hélas! damoiselle, nous n'obtiendrons rien; je connais le caractère inflexible du redouté seigeur. — Non, reprit la jeune fille, avec exaltation, non, Robert ne mourra point ; descendons ensemble près de lui ; mon plan est arrêté. L'infortuné, dans les bras de sa femme et de ses enfants, leur faisait ses derniers adieux. A la vue d'un prêtre il tomba à genoux : 0 mon père ! ô bonne damoiselle ! il n'y a donc plus d'espoir ! faut-il mourrir pour une si petite offense ? — Non, vous ne mourrez pas, dit Gabrielle. Je veux épargner à mon père un affreux remords, et sauver un chef de famille. Entrez, Robert, dans le second cachot; congédiez votre famille, et que tous gardent un profond secret sur ce que nous allons accomplir. — Je ne puis que vous admirer, ô compatissante jeune fille, dit le père Athanase ; doux ange du Seigneur, mais à quoi vous exposez-vous ? deux fois votre mère, dans de pareilles circonstances, a voulu implorer son époux, et toujours en vain ; toujours elle a été repoussée, renversée J'ai vu sa tête frapper les parois de ce souterrain ; que Dieu, damoiselle, vienne à noire secours ! Cependant le gouffre béant attendait sa proie. Robert m'appartient, dit la jeune fille, aux archers qui s'avançaient pour le saisir ; personne ne le reverra. Laissez-moi vous associer, mes amis, à un acte de justice et d'humanité, qui sauve à mon père et à vous un affreux remords, prenez cette bourse et promettez de garder un secret dont la vie de plusieurs personnes va dépendre.