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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 41 On fit une répétition, ces jours passés, chez le prince de Carignan, d'un ballet dont la musique est de l'organiste Niel, et les paroles de M. Bonneval, intendant des menus. Mais je crois que cet ouvrage ne passera pas le cabinet du.prince. , On donna hier Ompfiale où chanta M1'* de Fel : elle de- vient de jour en jour l'objet de nos espérances pour rem- placer laPetitpas qui dévient de jourenjourplus mauvaise. La petite Bourbonnais chanta une cantateitalienne qui fut très applaudie même par M, lé prince de Modène. qui ne cessait de témoigner le plaisir qu'il avait pendant qu'elle chantait. Mela princesse de Modène arepris sa gaieté et je commence à la reconnaître pour être Mlle de Valois; le plaisir qu'elle a d'être à Paris lui a donné une couche de beauté qui me l'a fait méconnaître pendant quelques instants ; elle a été très bien reçue de LL. MM. elle a eu les honneurs deprincesse du sang, mais ellen'est pas encore trop bien avec Madame sa mère. Si vous voulez me char- ger de quelque commission auprès d'elle cela me procu- rerait l'honneur de lui faire ma cour (4). (1) Le duché de Modène ayant été envahi par les impériaux,la princes- se saisit cette occasion de forcer sa famille à la laisser venir chercher un refuge en France, ce qui était assurément bien naturel. Elle envoya son mari en avant pour négocier la chose à Versailles, mais le duc d'Orléans ne se départit pas plus que sa mère de sa réponse, d'une ri- gueur réellement exagérée. Elle dut s'arrêter à Lyon d'où elle adressa au prince une série de lettres excessivement curieuses que nous avons naguère publiées dans notre Histoire des filles du régent. Elle voulut d'abord lutter et obtenir de rentrer à Paris comme princesse du sang ainsi que l'y autorisait un brevet qu'elle avait eu la prudence de se faire délivrer à l'époque de son mariage, mais son frèra ne voulut rien enten- dre et influença même le roi, de façon à contraindre la princesse à céder sur tous les points. Aces conditions son arrivée fut enfin auto- risée (janvier 1734-23 février 1735.) Elle arriva à Paris le 12 mars.