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COUVENT DES MINIMES 11 « Ce monument, dit un écrivain familier avec les sou- venirs lyonnais (1), fort important par sa forme, ses vastes dimensions en hauteur et en longueur, porte incontesta- blement les signes typiques de la Renaissance. Cette égli- se a en effet le galbe des constructions de la période ogi- vale, habillé à la mode classique : de larges et hautes voûtes sillonnées de minces nervures carrées, qui retom- bent sur des niches à dais taillés en coquille et coiffés d'ar- moiries sculptées, des piliers minces adossés à un fût de colonnette engagée qui filent à de grandes élévations, des fenêtres immenses et qui demanderaient des meneaux, de nombreuses pierres tombales marquées au coin de l'é- poque à laquelle nous nous reportons, en un mot une foule de détails d'ornements dont les motifs annoncent le faire plus ou moins pur d'une renaissance un peu avancée. » Le premier bienfaiteur de cette cette église fut après le comte de Vichy, doyen de Saint-Jean et fondateur du monastère, François de Chevalet, seigneur de Frelus, un de^es meilleurs amis et son exécuteur testamentaire. Il avaièNpromis de se charger de l'édifice entier, avait déjà dépensé plus de 5,000 livres et comptait bien l'achever ; mais la mort, qui l'enleva dès 1 571, ne lui en laissa pas le temps. Sa veuve et son gendre, « noble homme et sage maître Jacques Faye, conseiller du roy et maître des requê- tes en son hôtel », trouvèrent une succession embarrassée et ne purent continuer ce qui avait été commencé. Ils abandonnèrent leurs droits et leurs privilèges d'insi- gnes donateurs et permirent aux minimes d'accepter les offres charitables qui leur étaient adressées d'autre part. Ils les priaient néanmoins de conserver comme marqué de (1) Th. Mayery: Reotte du Lyonnais, novembre 1859. — L'Eglise des Minimes.