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POÉSIE Quoique timide et frêle, Vaguement pressentir Que, si la lutte appelle, On peut être martyr, Et, comme rien n'élève Autant que la douleur, La mêler à tout^rève, Oui, c'est là du bonheur. Revoir épanouie La fleur, doux souvenir D'une heure évanouie Que l'âme aime à bénir, Et, pour toute rosée, Soudain remplir d'un pleur Sa corolle rosée, Oui, c'est là du bonheur. Aux amis, près de l'âtre Se montrer, tour à tour, Enfant vive et folâtre, Femme au cœur plein d'amour; Mettre, dans un sourire, Le mot fin et flatteur Qu'un seul doit savoir lire, Oui, c'est là du bonheur. Souvent, un rien altère Les sentiments exquis; Se garder fière, austère, Aussi chaste qu'un lis, Enfin, un jour, ravie Trouver un noble cœur Et lui donner sa vie, Oh c'est là le bonheur. M"e PAULINE PONSONNARD.