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COUVENT DES MINIMES 417 Les fabricants et marchands de rubans obtinrent d'y ériger une chapelle sous le vocable de l'Assomption de Notre-Dame, Malgré un vaste enclos et de très-beaux jardins, le mo- nastère ne jouissait pas dans l'ordre d'une excellente ré- putation. Son mauvais air, le ciel brumeux, la fumée des mines en rendaient le séjour redoutable aux poitrines faibles et aux santés délicates. Plusieurs fois des religieux s'en plaignirent et ne purent venir y remplir les charges auxquelles ils étaient destinés. Le peuple, avec sa nature franche et ouverte, aimait beaucoup ses moines et appréciait les services qu'il en recevait. On conserva longtemps le souvenir de la mort héroïque de trois d'entre eux, qui pendant l'horrible peste de l'année 4 694 tombèrent frappés de la contagion, en portant des secours aux malheureux que le fléau avait atteints. Un curieux procès entre les pères et les recteurs de la Charité, récemment établie, marqua le commencement du dix-huitième siècle. Ceux-ci, les privilèges de leur institu- tion à la main, exigeaient qu'on leur cédât une partie de pré comprise dans la clôture du couvent ; il répugnait à ceux-là d'amoindrir leur clos, d'autant plus qu'ils étaient obligés de transporter ailleurs le vivier où ils nourris- saient les poissons nécessaires à leur subsistance. Mais ils tentèrent vainement d'écarter une expropriation jugée indispensable ; leurs protestations devant les différentes cours où le débat fut .porté demeurèrent inutiles. Ils se résignèrent enfin après avoir épuisé toutes les juridictions et défendu leurs droits sans succès (1). (1) Archives départem. de la Loire. — L i a s s e de documents con- cernant les Minimes de Saint-Etienne.