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CHRONIQUE LOCALE 299 — Nous avions annoncé, dans notre dernière livraison, le décès d'une artiste de mérite, de M"e Bergier, née Margue- rite-Juliette Koch, de notre ville. Le doyen de nos architectes lyonnais, le vénérable M." Ohenavard, une de nos célébrités, nous a fait observer que nous n'avions pas assez insisté sur le talent de cette dame dont les portraits-miniatures sur porcelaine étaient si re- marqués à chacune de nos Expositions annuelles des Amis des Arts. Nous avions omis surtout de rappeler qu'en 1876 elle avait obtenu, à l'Exposition de Moulins, une médaille d'honneur. Nous faisons droit avec empressement à ces justes réclama- tions, en regrettant à nouveau que cette artiste, que nous avons perdue le 27 avril, nous ait quittée si tôt,alors qu'ayant 45 ans à peine, elle entrait dans toute la plénitude de son talent et de sa réputation. -— Nous n'avons appris que trop tard pour en parler, un autre décès qui a fait un grand vide dans le Beaujolais. « Le lundi Ie" avril, dit le Journal de Villefranche, ont eu lieu, à Beaujeu, les funérailles d'un homme de bien, M, Henri Georgerat, chevalier de la Légion d'honneur. Le clergé, très-nombreux, a procédé à la cérémonie funèbre, à laquelle ont assisté toutes les notabilités de la ville et des en- virons, car M. Henri Georgerat n'avait que des amis. Cet homme était si bienfaisant que toute la population, par un sentiment bien naturel de reconnaissance, a tenu à lui rendre les derniers devoirs, et bien certainement son souvenir res- tera gravé dans la mémoire des habitants. Comme homme public, M. Georgerat avait fait partie de la magistrature en qualité de sous-préfet, mais n ayant au- cune ambition* il donna bientôt sa démission. Pendant de longues années, il a été maire de Beaujeu, et pendant sa pa- ternelle administration, il a rendu d'éminents services à tous. Lors de la création du comice agricole du Haut-Beaujolais, il fut nomrné président à l'unanimité. Comme homme privé, c'était l'homme le plus spirituel et le plus charmant ; il sa- vait conter une infinité d^anecdotes avec son esprit fin et délicat. Henri Georgerat à une époque écrivait au Figaro ; il donnait aussi, comme secrétaire du comice, les comptes- rendus de ces fêtes agricoles à notre feuille qu'il honorait de son amitié. Enfin, de cette belle existence, il ne nous reste plus que le souvenir du bon citoyen qui a largement accom- pli sa tâche sur cette terre, de l'excellent et généreux ami que nous perdons et qui emporte tous nos regrets. » Nous nous unissons à tous les sentiments douloureux d'une famille désolée et de cette ville entière où M. George- rat était si aimé.