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380                  LE RAVIN DE SAINT-ROMAIN
colline de gauche, entièrement couverte de vignes,
remante jusqu'à Saint-Cyr et, au pied de celle de droite
s'élèvent quelques habitations séparées par des jardins
en terrasse, le long desquels court notn chemin.
    Quelques pas plus loin, en face de l'Indiennerie, une
fabrique devenue maison de campagne, on atteint la
route qui passant tout près de Saint-Fortunat, s'en va
jusqu'à Neuville en traversant Poleymieux, Curis e^
Vilvert. Aujourd'hui, au lieu de remonter ce chemin,
nous le descendons et nous marchons entre les parcs et
les jardins d'assez jolies villas. L'une d'elles, bâtie sur
 la hauteur de droite, se montre au milieu d'un bois sous
 la splendide futaie duquel la pensée se plaît à évoquer
 l'ombre des Druides.
    Enfin notre route se réunit à celle de Saint-Cyr, et c'est
 cettejdernière qui va nous ramener à Lyon. Elle est parfai-
 tement connue puisqu'elle conduit au Cindre; nous n'avons
 donc pas à la décrire. Cependant, nous ne pouvons passer
 sous silence le ravin du Roset que nous ne tardons pas
 à atteindre. Ce ravin, qu'on aille, comme nous, à Lyon, ou
 qu'on se rende à Saint-Cyr, est charmant à parcourir.
 Frais et verdoyant en été', il est sombre en hiver, mais
 toujours mystérieux et poétique. Au centre de la gorge,
 pittoresquement bâti sur une éminehce, se trouve le
 Roset en face de grands rochers et de vieux chênes,
 restes des bois qu'a chantés Jean-Jacques et qui finissent
 à deux pas du colombier de Rochecardon qu'entourent
 aujourd'hui d'assez sottes constructions.
    Là finit notre promenade. Nous touchons au faubourg,
 et Vaise est loin d'être agréable à traverser. Nous
 n'avons donc plus qu'à presser le pas pour gagner la
 Mouche qui nous ramène dans le centre de la ville.
                                         EDMOND JUMEL.