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                 LE RAVIN DE SAINT-ROMAIN               377

un affluent dont l'eau murmure et scintille sous une cou-
che de glace mince et transparente. Sur un de ses côtés»
s'élève un trottoir d'unfdemi-mètre de haut tout au plus,
et soutenu par de grosses pierres. C'est sur ce trottoir
que l'on marche tout naturellement, et, comme il est tan-
 tôt à droite tantôt à gauche du ruisselet, il faut franchir
comme on peut ce dernier lors de chaque déplacement.
C'est d'une rusticité toute primitive, mais cela possède
ce charme particalier à tout ce qui sort de l'habituel et
du convenu surtout.
   A mesure que l'on monte, les murs disparaissent, et,
à droite du chemin, on voit une ferme, la ferme d'Arches,
qu'entoure une prairie plantée de grands noyers, et que
 les eaux coupent en tous sens. Dans les beaux jours, ce
doit être un séjour tout d'ombre et de fraîcheur; au-
jourd'hui ces arbres, en atténuant la violence de la bise,
permettent au soleil de réchauffer le voyageur.tLa cour-
sière décrit alors un lacet qui, après l'avoir amené au
pied des bois, l'y fait pénétrer dans la direction de Col-
longes. Nous ne la suivons pas, et c'est à une sente ro-
cheuse que nous demandons de nous faire escalader la
montagne qui se dresse devant nous, et qui nous enfer-
me dans un cirque de bois d'une sévère beauté. Ce sen-
tier est rude, et le calcaire, sur lequel on marche presque
constamment, est poli par les eaux et le pied des pas-
sants ; à un détour, le regard plonge dans le vallon que
nous venons de quitter. Au-delà On revoit la Saône, Ro-
chetaillée, et plus haut, Saint-Martin-de-Fontaine, qui
 étage ses toits rouges en avant des plateaux des Bom-
bes, et de la Bresse, au-dessus desquels se développe le
Bugey, dont les cimes neigeuses se confondent avec les
 nuages qui commencent à envahir le ciel.
    Après avoir fait, sous bois, une centaine de pas, un