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                 LE KAVIN DE SAINT-ROMAIN             373

point attire constamment le regard, sans le reposer ni le
charmer : c'est, à mi-côte du Oindre, un grand château
neuf flanqué de tours dont les toits, démesurément
pointus, semblent destinés à conjurer le mauvais œil.
Cette construction, sans style bien précis, est une note
fausse dans la parfaite harmonie du tableau ; cependant
elle a de nombreux admirateurs; nous sommes loin d'en
être, comme on le voit, et cela d'autant plus, que pour
 bâtir cette coûteuse demeure, on a démoli, paraît-il,
 une de ces anciennes villas lyonnaises,pleines d'élégance
 et de cachet, comme on en rencontre encore dans le
pays.
   La route cependant, par sa descente devenue presque
rapide, nous fait accélérer le pas et bientôt nous avons
atteint le coquet village de Fontaine. Nous le traversons
pour arriver au pont jeté sur la Saône, à l'extrémité
d'une rue qui fait, pour ainsi dire, suite à notre route.
   La vue que l'on a de ce pont a une réputation qui
nous semblerait tout-à-fait méritée, s'il n'y avait là
deux ou trois usines dont les grandes cheminées et la
 fumée noire font tache dans le paysage.
   Au-delà du pont, on prend à sa droite la route de Col"
longes à Couzon et on marche le long d'une grande ter-
rasse au-dessus de laquelle surgissent les arbres touffu s
d'un parc et de pittoresques blocs de gneiss.
   Ce gneiss, dans la masse duquel la Saône s'est frayée
un passage, se montre non-seulement jusqu'au bord du
fleuve, mais, par les basses eaux, surgit encore au milieu
de son lit, pour reparaître sur l'autre bord, et servir de
noyau au mamelon de Rochetaillée, étant ainsi un trait
d'union visible entre les deux rives, et rattachant au
Mont-d'Or les terrains qui en font partie au point de vue
géologique.