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LE RAVIN DE SAINT-ROMAIN C'est par une froide mais belle matinée d'hiver quô nous avons fait connaissance avec la partie du Mont- d'Or que nous allons essayer de décrire. Une matinée d'hiver ! Cela vous fait froid, lecteur, n'est-il pas vrai, et un léger frisson vous passe par tout le corps. Pourtant, cette saison tani redoutée, a, pour celui qui ne craint pas de l'affronter, tout autant de poésie, tout autant de charme qu'une autre. La mar- ehoy est plus facile, plus rapide, que dans les chaudes journées d'été. Les lignes du paysage ont une grandeur et une sévérité toutes particulières ; le sol dénudé laisse voir son relief avec une telle netteté qu'il semble sortir des mains du divin modeleur; le ciel est d'une exquise douceur, on le dirait tendu de satin bleu tendre, glacé de blanc, et le soleil, sans fatiguer la vue, caresse la campa gne de ses rayons d'or pâle. C'est donc sans crainte delà saison et de ses rigueurs, en général peu terribles dans notre climat, que ne vou-