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384 LA MÉDAILLE ET LES JETONS elles atteignaient, suivant leur degré de richesse, 10, 12 et même 30 livres la p'ièce. On a pu constater que la série est régulière jusques et y compris l'année 1708. En 1713, on se sert du coin de 1703 avec modification par une exergue ; on possède 1715, 1716,1717 et 1718. Depuis cette époque,l'exergue ne marque aucune date. Le n° XII, gravé par Du vivier, doit avoir été frappé à une époque rapprochée du n° XIII (également par Duvivier) exécuté en 1749. Faut-il conserver l'espoir de trouver un jour les jetons fabriqués pour les années 1709, 1710, 1-711, 1712 et 1714? Cela est fort douteux, surtout pour 1709 et 1710 ; car c'était le moment où le Roi, pour faire face aux dures né- cessités de la succession d'Espagne, fit porter toute son argenterie et même celle des particuliers à la Monnaie. Celle-ci n'aurait certainement pas voulu immobiliser alors autant de métal d'argent dans des jetons inutiles. Ce serait aller trop loin que de compter sur des va- riétés qui auraient pu être exécutées depuis 1718 jusqu'en 1789; A notre avis, la difficulté de composer chaque année un nouveau revers, a dû faire abandonnner ce système, dont Anisson avait signalé tous les inconvénients dès le début. D'un autre côté, il devait exister plusieurs milliers de jetons dans la circulation (1 ) et il faut admettre que 1 e tré- sorier de la Chambre en était arrivé, sans doute, soit à te - nir compte en numéraire des jetons acquis, soit à repren- dre ceux déjà distribués, moyennant deux livres cinq sous, (I) Dix ou quatorze mille jetons, en comptant dix bourses de cent jetons par an.