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332 COUVENT DES MINIMES
complir jusqu'au bout l'engagement qu'ils avaieni ac-
cepté de le*réfuter.
Une solennité inaccoutumée fut donnée à la confé-
rence ; elle eut lieu à l'-Hôtel-de-Ville ; les principaux
personnages delà cité y furent invités; le lieutenant
du roi Bariot plaça des troupes dans la salle et aux portes
pour maintenir l'ordre et le silence ; les auditeurs accou-
rurent en foule et plusieurs jours de séances prolongées ne
lassèrent pas l'attention publique.
Un double procès-verbal de ces longs entretiens nous
est resté, écrit par l'un et l'autre adversaire (1). A lire les
deux récits, on voit que les questions échangées portèrent
sur le fond même des dissidences entre romains et calvi-
nistes. L'autorité de l'Écriture, la méthode d'interpréta-
tion, la valeur et l'importance de la tradition, l'usage et
le rôle de la raison dans les mystères de la foi, l'obéis-
sance due au successeur de saint Pierre, voilà ce qui fut
successivement attaqué et défendu. La méthode d'expo-
sition n'a pas changé et les textes des Livres-Saints res-
tent les principaux arguments invoqués contre l'enseigne-
ment de l'Eglise ou allégués en sa faveur. Il serait injuste
cependant de ne pas reconnaître que la discussion est plus
calme, plus digne que dans le passé. Si on frappe avec
(1) Dispute solennelle agitée en la maison de Ville de Mascon entre
Fr. Humblot minime et Ch. Cassegrain ministre, Lyon. Jean Pillehote,
1599.
Advertissement sur le libelle fameux publié par F. Humblot sous le
nom de la dispute solennelle agitée en la maison de Ville de Mascon
entre le dict Humblot et Ch. Cassegrain, ministre, par Ch. Cassegrain,
Genève — Etienne Gamonet. 1600.
Ce livre est dédié à Madame Jeanne d'Ornezeau, dame de Biron-
Saint-Blancart, Chefbetonne etc., veuve de Messire Arnaud de Gon-
taut, Maréchal de France.