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330                    COUVEMT DES MINIMES

qui lui sont directement adressées. Son silence encourage
les autres, ils l'interpellent :— Savez-vous le latin ? lui
demande le ministre. — Quelle innocente et insidieuse
question ! comme on va se moquer de ce religieux simple
d'esprit et pauvre de paroles, qui ne pourra répondre ! leg
moines nesont-ils pas tous des ignorants ? — Je le connais
un peu, réplique le père Humblot qui ne payait pas de
 mine. Aussitôt on lui demande l'explication de ce verset
 d'une épître de saint Paul : « Dans les derniers temps, il
y aura quelques-uns qui se révolteront de la foi, s'amu-
 sant à des esprits trompeurs et à des doctrines fausses, etc.;
 défendant de sa marier et de s'abstenir des viandes que
 Dieu a créées. » Le texte ne pouvait être mieux choisi
 pour confondre l'inconvenance et la sotte arrogance de
 ceux qui posaient pareille question. Le Père en fait im-
 médiatement l'application aux protestants, n'épargne pas
 les chefs de la secte, confond ses interlocuteurs par sa
 vaste connaissance des Livres-Saints et les oblige à subir,
 dans un long et vigoureux sermon, la réfutation de toutes
 leurs grossières plaisanteries'. Leur désappointement et
 leur honte vengèrent suffisamment le moine qui aurait
 voulu bien moins les humilier que les convertir (1).
    Charnier, un des plus savants théologiens de la Réfor-
 me, le même qui eut plus tard à Nîmes avec le célèbre
 Jésuite Cotton une conférence restée fameuse, continua
 des relations avec le Père Humblot. Ils échangèrent une
 série de lettres sur plusieurs points de dogme et d'His-
 toire ecclésiastique ; mais la science et la charité de son
  correspondant catholique ne purent triompher de l'obsti-
 née persistance du calviniste à demeurer dans l'erreur.



   (1) Histoire des Minimes, par Dony d'Attichy.