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32i                    COUVENT DES MINIMES

et des Romains, aux ouvrages de leurs poètes et de leurs
écrivains. Le bon goût, cependant, commençait peu à
peu de bannir la trivialité des expressions ; le langage
était plus châtié et devenait moins indigne des vérités en-
seignées et de la sainteté du lieu ou elles étaient annon-
cées.
, Sous la Ligue, les orateurs sacrés avaient trop sou-
vent transformé la chaire en tribune politique, et les as-
semblées chrétiennes en des clubs orageux ; la faction des
Seize n'avait pas eu de plus intrépides avocats que cer-
tains curés de Paris, haranguant leurs paroissiens.
   Mais cette effervescence n'avait pas duré, le calme re-
venu dans la nation et dans les esprits, on avait compris
 que la religion enseigne, dans une sphère plus haute que
 celle des agitations humaines et des révolutions politiques,
les vérités éternelles et les principes immuables de la
justice. Sa mission est d'éclairer les intelligences, de
fortifier la conscience, elle ne descend jamais de ce&hau-
teurs sereines pour se mêler aux troubles et aux partis
 du moment qu'à son désavantage et au détriment de sa
 salutaire influence (1).
   Le Père Humblot fut un des prédicateurs qui. tentèrent
les premiers et avec le plus de succès de ramener le ser-
mon à l'exposition du dogme et de la morale évangé-
liques.
   D'autres y travaillèrent en même temps que lui, Fe-
nouillet, Cospéan, Coeffeteau, le Père Cotton, jésuite et
 confesseur d'Henri IV, pour ne rappeler que les plus
 connus ; leur nom est resté dans la mémoire de la


  (1) Voir pour cette partie de l'Histoire de l'Éloquence chrétienne
deux ouvrages remarquables, le premier, de Labitte : De la démocratie
chez les prédicateurs de la Ligue; le second, plus récent, de M. Jacqui-
net : Les prédicateurs au XVIIe siècle, avant Bossuet.