Revue du Lyonnais » série 4 - n°5 ( 1878 ) » pp.321

                                          (i)
                     LA ROSE

         Ecartant de sa fleur mi-close
         Les plis de son corsage vert,
         A l'aurore, un bouton de rose
         Tout timidement s'est ouvert .
         Tremblante sur sa pourpre vive ,
        • Comme une larme de bonheur,
         La goutte de rosée avive
         Le frais éclat de sa couleur.
         La jeune fleur à peiné éclose
         Frissonne en s'éveillant dans.l'air :
         On dirait Vénus toute rose
         Au sortir des flots de la mer .
         Elle vient, symbole éphémère
         De l'amour et de la beauté ,
         Entr'ouvrir à notre misère
         Les portes d'un monde enchanté,


  (1) En mourant, si jeune et si plein d'espoir, notre cher collabo-
rateur, M. Hugues Berthin, ne nous a point entièrement quitté ; il
nous a laissé quelques délicates poésies que nous publierons, jus-
qu'à ce que sa famille et ses amis réunissent en un élégant volume
les gracieuses productions que le Dauphiné attend et qui doivent
faire vivre son nom.
                                                          A. V.