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316                   CHRONIQUE LOCALE

    Qu'on lotie M. Savoye d'avoir ouvert la rue Centrale, mais
 qu'on ne lui attribue pas un mérite qu'il n'a pas eu.
    Il n'est le premier ni en France ni à Lyon qui ait ouvert
.et bâti, à ses risques et périls, une rue entière. L'auteur de
ces lignes le sait trop.
    Les arts lyonnais ont perdu, le 27 avril, Mme Bergier, née
Margueritte-Juliette Koch, peintre de mérite, décédée dans
la force de l'âge et du talent ; elle avait quarante-cinq ans, à
peine •
   .Non Lyonnais, mais Bugiste, est décédé à Nantua, dans
les derniers jours de mars, M. Jacques Maissiat, conserva-
teur des collections de la Faculté de Médecine de Paris,
 haute intelligence, vaste érudition, ancien député de l'Ain,
 une des figures les plus sympathiques qu'on pût voir.
    Dévoué à ses chères montagnes, il leur a consacré une
partie de ses écrits.
    On lui doit entre autres : Etudes de Physique animale,
 1843., in-4°; Lois générales de l'optique, 1843 in-4° Notions
 statistiques sur la Bresse et la Dombe, 1851,in-8° ; Annibal en
 Gaule mais surtout : Jules César en Gaule, 1866-1878, quatre
 volumes grand in-8", avec cartes et plans, Å“uvre hors ligne
 qui, à elle seule, conserverait à jamais son nom.
    Jacques Maissiat était né à Nantua, le 25 mars 1805.
    Le Courrier de Lyon du 10 avril annonce ainsi le décès
 d'un homme estimable, généreux, mais excentrique et tout
 à fait de son temps :
    « La semaine dernière ont eu lieu à Saint-Just les funé-
railles de M. Pierre Gay, le créateur de l'observatoire et du
 passage auxquels il avait attaché son nom.
    « Pierre Gay s'était acquis une sorte de célébrité par la
façon originale"dont il exploitait son domaine de Fourvières
 où il savait attirer, par ses réclames répandues à profusion,
tous les étrangers qui tiennent à embrasser d'un coup d'oeil
le magnifique panorama de notre cité.
    « La création des observatoires était du reste la spécialité
de Pierre Gay, et au moment où il a été subitement emporté,
il se préparait à en organiser toute une série sur les bords
de la Méditerranée, à Marseille, à Nice et à Cannes. »
    Assez de deuils. Nous ne les avons pas tous signalés.
    — Villefranche, notre voisine, a compris qu'honorer un'de
 ses plus illustres enfants c'est s'honorer elle même. Aussi le
 Conseil municipal^ dans sa séance du 26 mars, a-t-il nommé
une Commission chargée d'organiser un grand mouvement
pour l'érection d'une statue de Claude Bernard, sur l'une
des places de Villefranche. Une souscription publique en
ferait les frais.
    Dans la même séance, i> a été décidé que le nom de Claude
Bernard serait donné à la nouvelle place que la ville vient
d'ouvrir, sur remplacement de l'Ancien cimetière-
    De son côté, Paris se dispose -à élever une statue au.savant
 Caladois, devant le Collège de France.
    Lyon, qui s'unit à cet élan, veut aussi avoir sa statue qui
 serait érigée en face du palais de la Faculté de Médecine, sur