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LB VIN 285 « Ces fraudes sont tellement développées, que la « Chambre syndicale des vins et spiritueux de Paris s'en « est émue et a adressé, à la date du 8 janvier dernier, « une pétition au ministre du commerça et de l'agri- « culture, pour s'associer à une pétition analogue et an- ce térieure de la chambre de commerce de Nîmes, et de- ce mander au gouvernement la répression prompte et ce énergique du colorage et du mouillage des vins. « Non-seulement en effet quelques marchands, inter- « lopes, mais de grands propriétaires du midi se mettent « maintenant à travailler leurs vins. On les plâtre, on « y mêle vingt-cinq, cinquante et soixante et dix pour « cent d'eau ; puis on les colore avec delà cochenille, de « la baie de sureau, du campêche, etc., et ce qu'il y a de « plus grave, l'administration semble donner son con- « sentement à ces fraudes, en laissant les vendeurs affl- « cher des matières spécialement destinées à la colora- cc tion des vins. « La cochenille préparée à l'ammoniac s'est employée ce considérablement cette année; on s'est servi égale- ce ment de teinture de phitolacea decandra, qui contient « de l'arsenic, de teintures de fismes composée de 250 à ce 500 grammes de baies de sureau ou de hièble, et de ce 30 à 35 grammes d'alun par litre de liquide à colorer, « etc., etc. Enfin nous avons entre les mains une poudre « noirâtre, récemment inventée, et qui se vend à Lyon « sous le nom d'JEnoline; elle suffit pour donner à l'eau « la couleur du plus beau vin, il en faut 100 grammes par « hectolitre, et, en y ajoutant un peu d'alcool de grain « ou de pomme de terre, un peu d'alun, de tannin, etc., « on peut obtenir du vin de toutes pièces, dans lequel ce il n'entre pas une graine de raisin. « Il est souvent fort difficile de se procurer ces ma-