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284 LE VIN « aient jamais fait vibrer le voisinage d'un antre ba- « chique ; et si, collant l'œil aux carreaux, vous eus- « siez eu la curiosité de regarder, à travers les trous des « rideaux crasseux, ce qui se passait dans ce crapuleux a intérieur, vous eussiez va sur une table... comment « dire cela? vous eussiez vu une reproduction innaiu- « ralibus du fameux groupe chorégraphique du sculpteur « Carpeaux qui orne — ou qui salit, c'est selon les « goûts — la devanture du nouvel Opéra de Paris. Cette « excentricité plastique est la cause que la buvette de la « femme B . . . est fermée, et qu'elle aura à répondre « devant la justice, ainsi que les acteurs et actrices de la « scène ci-dessus du délit d'outrage aux mœurs. » Je laisse à mes lecteurs la faculté de comprendre quel pouvait être ce délit d'outrages aux mœurs ; mais cela prouve que le culte de Bacchus ne se croit pas obligé de propager la décence. De tout temps le matérialisme, l'immoralité et la dé- raison ont été la conséquence de l'ivrognerie ; mais en outre aujourd'hui le vin se fait presque le serviteur de l'empoisonnement, on le falsifie avec toutes sortes de substances, et même on est parvenu à vendre des ton- neaux, dans lesquels il n'y a point de raisin. Je vais donc encore emprunter au Salut Public, du 13 mars 1874, un article sur cette falsification : « Le prix élevé qu'atteignent, depuis trois ou quatre « a n s , les vins de toutes provenances a multiplié les « fraudes dans des proportions vraiment inquiétantes « pour la santé publique. On se ferait difficilement une « idée, si l'on n'a pas étudié de près ces falsifications « éhontées, des mixtures étranges que l'on boit trop sou- « vent sous le nom de vin, et dans la composition desr « quelles le jus de la vigne n'entre quelquefois que pour « mémoire.