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                       BREIGNAN EN BOMBES                       275
verbes : ittir dha teine Bheil « entre deux feux de Bel »,
c'est-à-dire « en grand péril », gabha ou gàbbach Bheil
« danger de Bel », c'est-à-dire « grand danger » (1), et
chez le peuple des campagnes, en plusieurs de nos pro-
vinces, à la coutume de faire passer les bestiaux par
les feux de la Saint-Jean, afin de les purifier et de les
préserver de maladie durant l'année (2).
   Les usages du Bealteinne revivaient, mais avec plus
d'innocence et de gaité, à la poype de Breignan, l'une
des trois du groupe de Saint-André-de-Corcy, avant sa
destruction opérée il y a quelques années.
   On allumait un grand feu à son sommet, le jour de
la Saint-Jean ; dès que la flamme s'élevait, filles et gar-
çons se prenaient par la main et, pour me servir de l'ex-
pression pittoresque d'un grand poète « couronnaient
ce mont de leur ronde ». Bientôt, s'entraînant l'un
l'autre, chacun s'efforçait de sauter par dessus le bra-
si3r sans toucher les charbons, dans la croyance que
ceux-là ou celles-là à qui leur agilité procurerait ce bon-
heur seimarieraient dans l'année (3).
  J'ai, non sans quelque raison, dit que l'origine du mot
Breignan revenait aux colons de l'âge gothique ou sar-
matique des Marches dombales ; et, toutefois, les Celtes
eux-mêmes pourraient le revendiquer. En très ancien
gaélique, le subs.-brêo se prend pour flamme, incendie :


  (1) Cf. notre façon de parler : être entre deux feux
 (2) Toland, Hist. of the druid., 117, 278— A. Pictet, Du culte des
Cabireschez les anc. Mand., 99, not.,etc.
  (3) MM. Désiré Monnier et Aimé Vmgtrinier Tràdit. popul. compar.
pp. 201 et 732 —M. Franc. Gros, l'Etang ote la Rmssière> cité par ces
4»ux écrivains.