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266     LE GLOBE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON

ne pas voir dans le Nô le Saraboé de Lopez, mais d'où
vient au Nô ce nom de Saraboé ? Je ne trouve nulle part,
ni dans l'antiquité, ni chez les Arabes, un mot. se rap-
prochant de Saraboé ; il existe seulement dans le Kor-
dofan une localité nommée Sarayoë. Mais Lopez dit que
le Saraboé sort d'un lac du même nom. Cela nous mène
dans la région de ces lacs inconnus qui donnent nais-
sance au Bahr el Arab au Bahr el Ghazal, etc , et même
au Chari que les dernières découvertes rattachent préci-
sément à ces deux fleuves. Or le Haut Çhari, au-dessus
de Karnack Biri, a une branche qui porte le nom d'origine
Mousgou de Sarbewel. D'après Barth, ce mot était au-
trefois l'appelation de tout le Chari, et de ses diverhgia. s
 La source du Sarbewel est encore inconnue. Ne pourrait-
 il pas sortir d'un lac du même nom ?
    Je ne puis pour le moment identifier le Sarbewel avec
 le Saraboé. Mais je ne crains pas d'espérer que les
 explorations futures dans le bassin du Chari et du fleuve
 des Gazelles révéleront entre ces deux mots autre chose
 qu'une ressemblance fortuite de texture et de conso-
 nance.
    Pendant qu'il forme l'île Méroé, le Nil, nous assure
 Lopez, reçoit « l'Abagni qui sort du Barcina et arrose
 l'Abyssinie. »
     L'Abagni est indubitablement YAbaï ou Nil Bleu qui
 sort du Bahr Tsana ou lac Tsana. Jean de Barros, l'his-
 torien portugais, donnait en 1552, trente-huit ans avant
  Lopez, des renseignements identiques sur l'Abagni, Il
  nommait de plus le Taccazzi ou Atbara de nos jours que
  Lopez a oublié.
     Car ainsi que vos lecteurs ont pu le voir dans la der-
  nière lettre, après l'Abaï, Lopez ne cite aucun autre
  affluent du Nil et nous décrit les cataractes et les embou-
  res du fleuve'.