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ENCORE UNE RÉPONSE 221 j'avais présenté certaines considérations spéciales sur les couleurs similaires obtenues par le safranum et la coche- nille de la Chine et de l'Inde; j'aurais pu, me dites-vous puiser d'utiles renseignements sur ces subtances tinc- toriales dans les rapports de MM. Vidalin, Renard et Guinon insérés dans votre description méthodique des produits recueillis en Chine et dans les Indes. Je vous ferai observer qu'une explication de quelques lignes au sujet de la Bible de saint Théodulfe ne comportait pas une discussion plus longue sur les pro- cédés de teinture admis aujourd'hui pour remplacer toutes les pourpres possibles; une dissertation sur ce sujet m'eût entraîné très-loin ; car vous le savez, actuel- lement, le safranum, la cochenille, l'indigo, le bois d'Inde, le curcuma et tant d'autres matières tinctoria- les sont distancées par ces merveilleuses couleurs qui procèdent toutes de la même source: la houille. Si vous aviez assisté à la conférence de l'illustre chi- miste, M. Wurtz, au Congrès de Clermont, vous eussiez vu dérouler devant vos yeux tous les mystères de ces nouvelles matières colorantes dont l'éclat dépasse tout ce que nous connaissions. Entre ce produit noir, pois- seux, infect que l'on nomme goudron de houille et toute cette pléiade de matières colorantes qui, à l'état sec, ont des teintes irisées ressemblant aux élytres de ces élé- gants scarabées dont les reflets dorés rappellent celui des plumes des oiseaux-mouches qui font croire à des pierreries liquides,et qui, à l'état de dissolution renfer- ment les teintes les plus riches et les plus variées de l'arc en-ciel Quelle immense échelle de tons divers à par- courir ! M. Wurtz a constaté que de, cet affreux produit on a tiré jusqu'à ce jour quarante-trois corps ayant tous des