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214                 LE DOCTEUR MORICE

démiques semblèrent bien puériles et bien impuissantes
pour captiver notre jeune savant; son imagination ardente
avait besoin de nouveaux aliments. Il prit le parti de
s'engager dans la marine, à destination de l'Indo-Chine,
et s'embarqua sur la Creuse, le 28 mai 1872, se jetant
seul à la recherche de l'inconnu, sans autre encourage-
ment et sans autre appui que som amour de la science et
 son indomptable volonté. Arrivé à Saigon, le 6 juillet,
Morice, sans se laisser abattre par le climat débilitant de
 ce pays inexploré, se multipliait pour tout étudier et tout
 apprendre; la nature entière était son domaine, et il
fallait voir cet intrépide jeune homme braver les dangers
 de tous genres qui se rencontraient devant, lui à chaque *
 pas qu'il faisait dans ces parages meurtriers.
    Pour satisfaire sa passion de tout connaître, il faisait
 marcher de front l'étude de l'anthropologie, de la faune
 et de la flore, et il était merveilleusement secondé dans
 ses recherches, par les études encyclopédiques qu'il avait
faites. Il accumulait ainsi ces documents précieux, qui
furent la cause de nombreux Mémoires adressés à nos
 Sociétés savantes. Ces Mémoires écrits avec une lucidité
et une érudition remarquables, valurent à notre savant .
compatriote l'inscription de son nom sur la liste des mem-
bres de ces principales Sociétés. L'Institut accueillit avec
distinction son beau travail, sur l'Herpéton tentacule,
serpent aquatique, vivipare et herbivore.
   De tels honneurs étaient bien dus au jeune voyageur
qui, pendant vingt-six mois passés dans notre colonie,
l'avait parcourue dans toutes les directions, sans tenir
compte de l'insalubrité de son climat et sans autres pré-
occupations que celles de la science.
   Morice s'embarqua pour la France, le 20 septembre,
et toucha Toulon, le 2 décembre 1874. Il s'empressa