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           LE GLOBE DE LA BIBLIOTHEQUE DE LYON          177

ayant une écriture, des chiffres, des mesures, et, selon
la variante italienne, possédant l'art de la navig-ation et
construisant des maisons en pierre.
    Ailleurs Lopez nous reparlant de ces peuples civilisés,
 dit qu'ils étaient blancs, plus grands que les nègres et
les place entre l'Ounyamouezi et les terres du Preste Jean.
    Enfin plusieurs auteurs, Battell, Montecîicculo, Braun,
etc., nomment ces tribus « gensdupays.de Mosongo. »
Or Mosongo ou Mouswngou est le nom donné dans toute
cette région à « l'homme blanc ». Liviogstone a re-
trouvé le même mot chez les cafres dans la forme Basungas.
    En outre, Stanley a rencontré, dans le Gambaragara,
entre les deux Nyanzas, une race blanche, retirée dans la
montagne, autrefois maîtresse du pays, mais peu à peu
décimée par les invasions. Il est donc certain que les bords
 du Nzigé étaient alors habités à l'ouest par des tribus
 blanches.
    On pourrait y voir des traitants arabes, mais quelques
 poignées de traitants ne font pas un peuple. Lopez y voit
 un imperium altissimum, un très-vieil empire. Serait-ce
 l'empire Poul, dont Edrisiparle comme s'étendant de Nou-
 abié à l'équateur, et dans lesquels on a essayé de re-
 trouver les Leucœlhiopes de Ptolémée ?
    D'après les premières recherches que j'ai pu faire, il
 faudrait voir, dans les tribus blanches du Nzigé, des
 populations chassées vers le sud, en même temps que les
 Vouaganda de l'Abyssinie, par l'invasion Galla et portant
  le nom générique d'Agaos. Je reviendrai sur ce sujet
  dans ma prochaine lettré, en même temps que je repren-
  drai, avec Lopez, le cours du Nil, au sortir de l'Albert
  Nyanza jusqu'à ses embouchures.
   Je suis, Monsieur le Directeur, votre bien dévoué ser-
 viteur,                        FRANÇOIS DELONGLE.
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