page suivante »
LE GLOBE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON 175 Ainsi donc, pour en revenir à notre sujet, Lopez et les Arabes ne paraissent pas avoir connu le Tanganîka, pas plus que s'il n'existait pas, ce qui seconde singulière- ment la théorie de Stanley. Barros a certainement connu le cours lacustre du Congo et ses débordements ; mais rien dans son texte n'indique une mention quelconque du Tanganîka. Dapper a bien parlé du Manyemi ( entre le Congo et le Tanganîka ) sous le nom de Niméamaye. Mais, en disant que les nègres mettent soixante jours à aller de la côte au Manyuema, ce qui est parfaitement jus- te, il les montre voyageant continuellement en terre ferme, toujours comme si le Tanganîka n'existait pag.Enfin Lopez parlant lui-même de ce Manyuema, en décrivant l'art, tant, vanté par Stanley, des indigènes de ce pays, à fabriquer et teindre des étoffes, borne ce pays à l'O. par le Nil, à l'E. toujours par le Congo et, là , pas plus qu'ailleurs, ne mentionne le Tanganîka. Seulement, il place dans ces parages les monts de Nitre, parallèlement au Nil. Ces monts de Nitre font penser à la convulsion volcanique supposée par Stanley. Je n'en finirais pas si je voulais vous citer les menus détails qui, dans les travaux des cartographes des xva et xvie' siècles, tendent à prouver que le Tanganîka était ignoré de tous les explorateurs qui avaient voyagé dans ces pays de l'Afrique centrale. Quand, plus tard, nous étudierons les théories de Lopez et de Barros sur le Congo, nous aurons à revenir sur cet important sujet. Reprenons l'interprétation du texte latin. En donnant au second lac, dans lequel il fait entrer le Nil, 220 milles italiens, soit environ 410 kilomètres et en le plaçant sous l'équateur, Lopez laisse comprendre qu'il a pris pour un seul lac le Victoria et l'Albert. Ces d«ux lacs unis par un desaguador qui, en certains points,forme