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1S4 BENOIT-PHILIBERT PERB.OU» rieusemeiit qu'il abandonnât les affaires ; il obéit aux conseils de sa famille et de ses amis. Rendu à la vie privée, il se livra en toute liberté à ses goûts favoris ; il se créa des relations dans diverses par- ties de l'Europe et en Amérique et se fit bientôt, à l'aide de celles-ci, une des plus belles collections de coléoptères existantes en Europe. Divers savants étrangers firent le voyage de Lyon pour visiter ses trésors scientifiques. Nos principales sociétés savantes, la société lin- néenne, la société d'agriculture et l'Académie s'empres- sèrent de l'admettre dans leur sein. Il devint le vice- président perpétuel de la société linnéenne, et l'Académie lui confia le soin d'être son trésorier. Il s'acquitta de cet emploi avec une intelligence dont la caisse de ce corps savant n'eut qu'à se féliciter. De 1847 à 1855, il publia plusieurs travaux qui firent l'admiration des entomologistes, il aurait pu produire beaucoup plus, mais, préférant le bonheur à la gloire, il trouvait dans sa famille et dans l'amitié de ses amis toutes les douceurs que l'homme peut rêver sur la terre. Il donnait la majeure partie de son temps et de ses soins à faire la toilette des insectes de sa riche collection, qui est une des plus remarquables par ses richesses, son ordre et l'état d'intégrité et de propreté de ses coléoptères. En 1861, il voulut avec l'un de ses amis, visiter les principaux entomologistes de l'Allemagne, avec la plupart desquels ils se trouvaient en relation. Ce voyage fut l'oc- casion d'une suite de bienvenues et de réceptions ami- cales. Le roi Jean de Saxe, l'un des plus instruits mo- narques de l'Allemagne, leur fit l'honneur d'une audience particulière, et dix ans plus tard, se rappelant, sans doute, le souvenir de cette visite Perroud, reçut la croix d'Al- ,bert le Valeureux.