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LA BATAILLE DE NÉZ1B 125 vaux du côté de l'est. A ces changements, la gauche était devenue la droite, celle ci était devenne la gauche. Des soldats européens s'y seraient de suite habitués, mais ce Nizam si laborieusement installé du côté de l'ouest, à qui on avait persuadé que, sur ce front, il était inexpugnable, fut troublé en voyant son ordre de ba- taille si profondément changé ; les travaux qu'il avait vu élever devant lui, auxquels il était habitué et sur les- quels il comptait lui manquaient tout à coup. Sa con- fiance en fut ébranlée et son courage en ressentit un profond contre-coup. Quant aux Égyptiens, ils se prépa- raient avec soin à la bataille et leur gaité, que remar- quaient les chefs, était d'un heureux présage pour le lendemain. Ce jour là même, s'éteignait, sous le toit délabré de son palais de Djihoun, dans le Liban, une existence sin- gulière, la petite-fille de Chatam, la nièce de Pitt, lady Stanhope, là reine de Palmyre, à qui la Providence épargnait un chagrin cruel. Si, trainant quelques jours de plus, la reine de Palmyre avait appris, dans la de- meure ruinée où elle attendait le roi qui devait l'é- pouser, le triomphe de ces Égyptiens qu'elle détestait et la faite de ces Ottomans qu'elle avait protégés de son or, de ses intrigues et de son influence, elle ne fût pas morte de la phthisie qui la minait ; elle eût succombé à une crise foudroyante de colère et de désespoir. Du moins ses derniers moments furent-ils exempts de ce terrible chagrin. La nuit du 23 au M, qui aurait dû apporter quelque repos à nos belligérants, ne leur procura que de l'agita- tation et du danger. Hafiz, si calme jusque là , voulut montrer qu'il con- naissait ses devoirs de général et, vers minuit, envo-